Faire un
Service Citoyen
Retour aux news

Un an après la loi, quid du Service Citoyen?

Un an après la loi, quid du Service Citoyen ?

Il aura fallu 15 années de plaidoyer et d’intenses expérimentations de terrain pour que le 15 mai 2024, la loi instaurant un Service Citoyen en Belgique soit promulguée. Mieux, un budget structurel réservé de 7,5 millions € devait permettre à près d’un millier de jeunes chaque année de s’engager au service de la collectivité. Un an après, c’est la déception : le budget 2024 a été perdu, et celui de 2025 divisé par deux. La loi n’est toujours pas d’application : l’Agence du Service Citoyen qui devait mettre en œuvre le programme n’est toujours pas créée.

La loi du 15 mai 2024 instaurant un Service Citoyen en Belgique devait constituer une avancée historique vers la reconnaissance pleine et entière de l’engagement citoyen des jeunes aujourd’hui. Ce cadre légal prévoyait non seulement la création d’un statut social solide pour ces derniers, mais également la mise en place d’une Agence dédiée, ainsi que l’octroi d’un budget fédéral annuel de 7,5 millions d’euros. À ce jour, aucun de ces engagements n’est concrètement mis en œuvre. Le Service Public Fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale, désigné pour porter la création de l’Agence, n’a lancé la procédure qu’en janvier 2025, soit huit mois après l’adoption de la loi, ce qui a empêché l’affectation des moyens budgétaires pourtant votés. L’appel d’offres pour l’Agence mentionnait que le candidat retenu serait prévenu le 17 mars mais, en l’absence de directives du cabinet du ministre Clarinval, le SPF n’a toujours pas informé le seul candidat qui a répondu à l’appel. C’est en effet via la réponse du ministre à une question parlementaire que la Plateforme pour le Service Citoyen a appris (1) qu’elle était la seule candidate à avoir répondu à l’appel d’offre, et (2) que le budget avait été réduit de plus de la moitié (très exactement de 3,63 millions €). A ce jour, soit un an après jour pour jour, aucune consigne, aucune échéance ni aucune modalité n’ont été communiquées. Le ministre annonce des réponses prochainement, mais en attendant, le temps passe et des jeunes prêts à s’engager s’impatientent, des acteurs sociétaux attendent leur reconnaissance, des bénéficiaires aspirent à du soutien, de l’aide, de l’écoute… Et la Plateforme pour le Service Citoyen, elle, navigue dans ces eaux troubles, tentant de maintenir le cap parmi tous les ballottements et vents contraires qui l’assaillent. Concrètement, il s’agit de gérer l’incertitude : incertitude d’institutionnalisation, incertitude de financement, incertitude de délai, incertitude d’objectifs quantitatifs, incertitude de planification, incertitude des équipes… Le non-engagement et l’immobilisme politiques, par les risques financiers générés, mettent en effet en péril le fonctionnement et la continuité du projet ainsi que son existence-même.La Plateforme pour le Service Citoyen demande donc de :

  • clarifier l’orientation que le nouveau Gouvernement entend donner au Service Citoyen;
  • obtenir une confirmation du budget disponible en 2025 et pour les années suivantes;
  • prévenir le candidat concerné d’une échéance et d’une procédure de mise en œuvre.

Plus que jamais, notre société a besoin de signaux forts encourageant la citoyenneté active, l’engagement et la solidarité !


Que fait le Gouvernement ?